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Galerie Gauguin

Jean-Claude Meilheureux : le saisissement de l’instant

Fugoa vous présente une sélection de 7 des 21 peintures publiées de décembre 2006 à octobre 2007 dans le cadre de l'exposition "Jean-Claude Meilheureux : le saisissement de l’instant" à la galerie Gauguin

 

Le chemin de l'âme
(toile, huile)
130 x 97 cm
Jean-Claude Meilheureux

 

Jean-Claude Meilheureux : le saisissement de l’instant

Qui dit inspiration, dit envie de créer. La pulsion créatrice prime sur le sujet représenté. L'artiste puise son inspiration aussi bien à la vue d'un paysage harmonieux en perpétuel devenir pour en saisir un instant d'éternité. Que, par exemple, dans une vieille paire de chaussures abandonnées dans le coin d'une pièce où un complexe jeu d'ombre et de lumière s'élabore.

Il faut s'inspirer avant tout de ce que l'on aime et chercher sa propre vérité par son travail. Dans l'acte créateur, l'inspiration est importante, mais elle est secondaire par rapport au travail. Ce qui fait la peinture, c'est la lumière, cela ne s'apprend pas. Il faut pour la connaître quelque chose d'instinctif. Le soleil éclaire la toile immaculée, mais c'est le peintre qui illumine lui-même son tableau.

Le mot « création » évoque pour moi des noms de peintres comme Cézanne, Van Gogh et tant d'autres. Cézanne prétendait avoir mené une vie de bohème au début de son existence. A la fin de sa vie, il ne fit plus que travailler sans joie, irrité contre chacune de ses ouvres dont aucune ne lui semblait jamais atteindre à l'essentiel. Il était dans une perpétuelle recherche de l'impossible. Léonard de Vinci a d'ailleurs écrit : « La recherche de l'impossible a pour châtiment la mélancolie et le désespoir ».

Quand je commence un tableau en atelier, la première ébauche est bien souvent faite d'un seul jet (alla prima). On peut déjà voir apparaître des formes et des accords harmonieux. Cependant il faut s'en défaire sans pour autant les supprimer, mais les transformer afin d'en garder l'essentiel. Il en résulte de ce cheminement une approche et une disposition d'esprit adéquates pour la suite du travail.

En observant avec acuité un paysage d'après nature, les contours à proprement parler disparaissent. Il n'y a plus que des transitions mouvantes qui nous font soudain déboucher sur des choses si démesurées que personne n'en viendra jamais à bout.

Propos de Jean-Claude Meilheureux
recueillis par Nicolas Avignon

 
 
Chemin dans les vignes de la Rioja - Espagne
(toile, huile)
65 x 50 cm
 
La Charente - Le Saule
(toile, huile)
65 x 50 cm
 
Le Pont de Broglie
(toile, huile)
81 x 60 cm

 

 
Chemin creux Forêt de Montmorency
(toile, huile)
81 x 60 cm
 
Chemin dans le Val "Le Binay" Environs de Crulay
(toile, huile)
55 x 46 cm

 

Reflets dans l'eau
(toile, huile)
100 x 81 cm

 

En savoir plus sur Jean-Claude Meilheureux ...

Jean-Claude Meilheureux n'est pas de ces peintres qui vous abreuvent de leurs triomphes et dont la seule biographie vous en impose au point de vous donner le vertige. C'est un parfait autodidacte et un homme plutôt solitaire mais avec lequel il fait bon s'attarder un moment. N'allez pas pour autant penser qu'il improvise. Pendant de très nombreuses années, Meilheureux s'est exercé à reproduire les ouvres des maîtres. La Tour, Millet, Courbet et l'insaisissable Turner, ce précurseur unique, comptent parmi ses figures de référence. Ayant énormément dessiné, notamment dans le domaine du portrait, notre peintre a appris, pas à pas, à saisir l'âme d'un paysage. Ainsi est-il aux anges dès qu'il se trouve au beau milieu d'un champ ensoleillé ou d'un sous-bois. Il raffole par dessus tout des petits coins champêtres, comme il se plaît à les nommer, s'efforçant de saisir, de capter l'enveloppe des choses et le frémissement de l'éphémère. Pourquoi peint-on, si ce n'est pour revivre en soi ces impressions si fugitives qui marquent de leur empreinte les instants intimes d'une vie. Portrait d'un homme qui a résolument choisi de s'installer à la campagne. On ne saurait l'en blâmer.

On ne réalise les choses qu'à travers l'appétit qu'on en a, disait, en substance, Claude Monet.Jean-Claude Meilheureux se reconnaît intégralement dans cette formule qu'il introduit subtilement dans la conversation. Ce désir invincible qui met les peintres en mouvement, jour après jour, il le vit avec volupté mais sans l'effusion littéraire qu'y ajoutent certains de ses confrères. Ayant longtemps vécu en région parisienne, notre homme savoure sans retenue la joie de vivre à la campagne, aux confins du département de l'Eure, dans un village situé à l'écart des grands axes routiers. Il s'y sent de plain pied avec le monde qu'il aime : perspectives végétales verdoyantes, ondoiement des blés murs et des grandes herbes folles, sentiers allant se perdre dans la fraîcheur musquée d'un bois, jardin couvert de fleurs radieuses et odorantes, animaux en pleine liberté... Ayant parcouru de nombreuses régions de France et d'Espagne, Jean-Claude Meilheureux, qui n'est pas un homme pressé, ne manque jamais de s'arrêter là où il faut. Inconstante, la lumière est cependant son guide le plus fidèle. La forêt de Montmorency, les vallonnements de La Rioja, les petits chemins creux propres à la terre normande lui ont maintes fois procuré l'occasion de s'épancher sur la toile blanche.

Homme authentique et sans détour, Jean-Claude Meilheureux estime que notre temps terrestre ne prend de sens que s'il nous autorise à dégager en nous quelque chose d'essentiel. Il y a toute une philosophie dans cette démarche. Des lueurs pâles de l'aube au soleil rougissant du soir, le peintre, on le sent bien, se comporte en amoureux de la vie, mais il en parle avec pudeur et modestie, surtout quand il s'agit de définir sa « manière personnelle ». Sa peinture lisse a l'air de caresser le paysage, n'en retenant que la quintessence et les mouvements les plus onctueux.

Ayant réussi à trouver un style qui lui soit propre, Meilheureux ne cherche pas à épater la galerie. C'est cependant un peintre honnête et scrupuleux qui, judicieusement suivi et soutenu, ne manquerait sans doute pas de se hisser vers une juste reconnaissance. Nous sommes, pour notre part, heureux d'avoir pu le rencontrer.

2007 : Exposition du 23 avril au 9 mai 2007 à la "Galerie des Arches" 22, rue des Quatre Fils 75003 Paris
2007 : Expositon en février à Caen (Calvados).
2005 : Invité à la biennale de Florence sur curriculum
2004 : Invité à l'Exposition Internationale de New York
2002 : Invité par la galerie d'art moderne "Alba" Ferrano, Italie

Luis Porquet

L'intégralité du catalogue des oeuvres de Jean-Claude Meilheureux exposées lors de l'exposition "Le frémissement de l'éphémère" :
- Le chemin de l'âme (toile, huile) 130 x 97 cm
- Le Pont de Broglie (toile, huile) 81 x 60 cm
- Sur les bords de la Charentonne (toile, huile) 73 x 60 cm
- Coucher de Soleil derrière la haie (toile, huile) 45 x 27 cm
- Chemin dans les vignes de la Rioja - Espagne (toile, huile) 65 x 50 cm
- Chemin creux Forêt de Montmorency (toile, huile) 81 x 60 cm
- Chemin dans le Val "Le Binay" Environs de Crulay (toile, huile) 55 x 46 cm
- La traversée du Ru (toile, huile) 100 x 81 cm
- La Charentonne Au fil de l'eau (toile, huile) 55 x 46 cm
- La Charente - Le Saule (toile, huile) 65 x 50 cm
- Portrait de Jean (Père de l'artiste) (toile, huile) 46 x 38 cm
- Portrait de Denise (Mère de l'artiste) (toile, huile) 46 x 38 cm
- Manon (toile, huile) 46 x 38 cm
- Agathe (toile, huile) 41 x 33 cm
- Paysage de la Rioja Espagne (toile, huile) 55 x 46 cm
- Reflets dans l'eau (toile, huile) 100 x 81 cm
- Jeune fille à la fleur (toile, huile) 46 x 38 cm
- L'homme au cigare (toile, huile) 41 x 33 cm
- Péniche amarrée au crépuscule (toile, huile) 116 x 89 cm
- Paysage imaginaire (toile, huile) 92 x 65 cm
- Vue du Hameau Environs de Crulai (toile, huile) 65 x 50 cm

Crédits photographiques pour l'exposition "Le frémissement de l'éphémère" de Jean-Claude Meilheureux : Laure Meilheureux.

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